Sur sa chaise en teck, elle brode au fond du jardin.
Elle dessine des croix bleues sur la toile de lin
A l’ombre du saule, là où le merle chante,
Dans le parfum des roses et des senteurs de menthe.
Elle brode derrière sa fenêtre, avec vue sur rue,
En fil de coton rouge le mot « bienvenue »,
Qu’elle dédie à tous les passants en bas
Courbés sous le vent, qui pressent le pas.
Flambée du soir, douce chaleur : elle brode dans son fauteuil.
Sous ses doigts apparait une branche de cerfeuil.
Une à une les petites croix vertes couvrent le tissus
De feuilles, d’arabesques et de passereaux dodus.
Quel est ce talent, ce doigté sublime ?
Quel est ce secret qui vous anime ?
Patientes et silencieuses nous le direz-vous ?
Brodeuses, brodeuses qui êtes-vous ?
Linou