•  

     

     

    La biche brame au clair de lune
    Et pleure à se fondre les yeux :
    Son petit faon délicieux
    À disparu dans la nuit brune
     
    Pour raconter son infortune
    À la forêt de ses aïeux,
    La biche brame au clair de lune
    Et pleure à se fondre les yeux.

     

    Mais aucune réponse, aucune,
    À ses longs appels anxieux !
    Et, le cou tendu vers les cieux,

     

    Folle d’amour et de rancune,
    La biche brame au clair de lune.

     

     
    Maurice Rollinat, Les Névroses, 1883



     

     


    5 commentaires
  •  

     
    Entre les branches dérangées
    J'ai  vu le petit nid tout rond.
    Ses oeufs roses sont trois dragées
    Dont trois oiselets sortiront.

     
    Les trois coquilles si bien closes
    Contiennent donc mille chansons,
    Et dans les arbres, les buissons,
    Un jour chanteront les oeufs rose.

    Je ne veux pas voler ces oeufs,
    Comme font tous ceux de mon âge,
    J'aime trop les oiseaux joyeux
    Qui gazouillent dans le feuillage.

    Chut!... Approchez bien doucement.
    Penchez-vous. Quelle délicate merveille!
    Un jour les coquilles fragiles s'ouvriront.
    Qu'en sortira-t-il?


    Un jour chanteront les oeufs roses...
                             Lucie  Delarue-Mardrus
     

     

     


    10 commentaires
  •  

     

     Au bord du grand lac paisible

    Je viens entendre souvent

    la voix d'un charme indicible

    qui sait me parler doucement

     

     L'écho de la voix amie.
    Remplit à jamais mon coeur.
    Gardant la grâce attendrie.
    Qu'on aime comme une soeur.

     Je prends à la rêverie.
    Son charme et sa douceur.

     

    Le blond reflet des étoiles

    Se mire au cristal des flots.
    La brume habillé de voiles.
    Là-bas les rochers des îlots.

    C'est l'heure délicieuse.
    Le ciel est plein de langueur.
    Et l'onde mystérieuse.
    A dit son chant berceur.
    Mon âme émue et rêveuse.
    S'endort en sa douceur.

    sur une composition de Mendelssohn

     


    3 commentaires
  •  

     
    Ah, que j'aimais la charmante théière
    La tasse aussi, et sa jolie cuillère
    Tout en vermeil et les petits gâteaux
    Que grand-maman mettait sur le plateau !
    Elle apportait le plateau au salon
    Et toutes deux, ravies nous devisions
    Pendant qu'auprès des tisons rougeoyants
    Le beau chat noir tressautait en rêvant.
    Dans le parfum des bûches qui brûlaient
    J'étais si bien et je m'alanguissais
    J'aurais voulu prolonger ces moments
    Emprisonner ce bonheur dans le temps !
    Que j'aimerais, o ma jolie grand-mère
    La retrouver, la charmante théière
    Où dans le fond, tu disposais toujours
    Mêlées au thé, des brindilles d'amour !
    Marcek
     

     

     


    6 commentaires
  •  

    L'oiseau et L'enfant

     

    L'Oiseau et l'Enfant (Marie Myriam)

     


     
    Comme un enfant aux yeux de lumière
    Qui voit passer au loin les oiseaux,
    Comme l'oiseau bleu survolant la Terre,
    Vois comme le monde, le monde est beau
     
    Beau le bateau dansant sur les vagues,
    Ivre de vie, d'amour et de vent ;
    Belle la chanson naissante des vagues,
    Abandonnée au sable blanc 
     
     
     
    Blanc l'innocent, le sang du poète,
    Qui en chantant invente l'amour,
    Pour que la vie s'habille de fête
    Et que la nuit se change en jour
     
     
    Jour d'une vie où l'aube se lève
    Pour éveiller la ville aux yeux lourds,
    Où les matins effeuillent les rêves
    Pour nous donner un mond' d'amour.
     
    L'amour c'est toi, l'amour c'est moi.
    L'oiseau c'est toi, l'enfant c'est moi.
    L'oiseau c'est toi, l'enfant c'est moi.
    L'oiseau c'est toi, l'enfant c'est moi.

     


    2 commentaires